CHAPITRE 13
- L'ange déchu -
- Non… non ce n'est pas moi… je ne sais pas pourquoi mais je sais que ce n'était pas moi au milieu de ce lac…
Hitomi, assise sur son lit, réfléchissait à la signification de cette nouvelle vision.
- Ce rêve… C'était comme un film passé en accéléré, un film qui raconterait les évènements qui vont se passer… quelqu'un va mourir dans une guerre, quelqu'un que je connais, j'en suis sûre…
Elle ravala sa salive et continua
- Moi je mourrai après, et Van ne pourra rien y faire…
Le lendemain matin, Van s'était levé plus tôt, il avait décidé d'aller voir Hitomi pour savoir si elle allait mieux depuis la veille. Arrivé devant la porte de sa chambre, il tourna la poigné et entra. Il y avait toujours la même atmosphère dans cette pièce, une atmosphère calme, mais sans pour autant être rassurante. Après que ses yeux furent habitués à l'obscurité, Van fût surpris de voir Hitomi assise, les jambes repliées et les yeux dans le vide. Elle avait passé toute la nuit à chercher qui pouvait bien être la personne dans le lac.
- Hitomi ?… Tu es déjà réveillée ?
- …
- Hitomi ?
- Mmh ?
- Qu'est-ce qu'il y a ?
- Hein ?! Oh c'est toi Van ! Non rien… je réfléchissais c'est tout…
- Ah… et à quoi ? lui dit-il doucement
- Ri… rien d'important, répondit-elle avec un sourire forcé.
- Dis moi…
- …
Il s'avança jusqu'à elle et approcha son visage près de celui d'Hitomi.
- N'essaie pas de me mentir… tu as encore eu une vision c'est ça ?
Elle baissa les yeux
- Dis moi Hitomi… racontes moi… s'il te plaît…
- … J'ai fait un rêve…, elle hésita un instant puis continua, quelqu'un va mourir Van…
- … je t'ai déjà dit qu'on trouverait une solution !
- Non ! Ce n'était pas moi… du moins pas au début, continua-t-elle plus doucement de sorte que Van n'entende pas la fin de sa phrase.
- Mais qui alors ?
- Aucune idée… mais je suis sûre de connaître cette personne… elle va mourir pendant une guerre, une guerre horrible et sanglante… oui, sanglante… il y avait du sang partout… c'était vraiment effrayant…
- …
Malgré sa curiosité, Van ne demanda aucune précision à Hitomi ; il la voyait, elle avait les larmes aux yeux et tremblait légèrement. C'était avec difficulté qu'elle retenait les pleurs qui commençaient à monter en elle. Il se rapprocha encore et s'assis près d'elle. Il l'entoura de ses bras et la berça lentement.
- Calmes toi…
Elle posa sa tête sur son épaule et le regarda avec un léger sourire. Il avait les yeux sur elle, si grands, si tendres… Leurs visages se rapprochèrent, lentement, et
- Van tu es là ?
La porte s'était ouverte et Allen était apparu sur le seuil.
- Euh… désolé…
- Qu'est-ce que tu veux Allen ?
- … je voulais juste savoir si tu avais décidé quand nous allions partir mais… je peux revenir plus tard…
- Non, attend, j'arrive.
Van se leva et sortit de la chambre en jetant un dernier regard vers Hitomi, elle s'était replongée dans sa torpeur et regardait fixement le sol.
Dans le couloir, Van expliqua à Allen qu'il avait décidé de partir le matin même et qu'il fallait donc que le Croisé soit prêt d'ici quelques heures.
- D'accord, je vais dire à Gadès et aux autres de se bouger un peu et… tu entends ?
- Quoi ? Ah oui, un sifflement !
- Qu'est-ce que c'est ?
- Je ne sais pas… Ecoutes, il y a des soldats qui crient…
- …
- Le prisonnier ! Le prisonnier s'est évadé ! Rattrapez-le ! Fermez toutes les issues ! Vite !
- Le prisonnier ? Dilandau ! Non !
D'un même pas, Van et Allen coururent à travers les couloirs et surgirent dans la cour principale. Ils arrivèrent juste à temps pour voir "Dilandau" en haut d'un rempart, prêt à sauter de l'autre côté, se faire transpercer par une vingtaine de flèches…
- Et merde ! lâcha Allen
- … voyons le bon côté des choses, au moins on n'aura plus à s'occuper d'un prisonnier pendant le voyage… et puis de toute manière, tu en verras d'autres ! répondit Van
- …
- Alors vous partez ? Maintenant ?
Tous s'étaient rassemblés dans la grande salle et Van venait d'annoncer à Cid leur départ.
- Oui, nous ne pouvons rester plus longtemps, Mirana préfère rester… tu es vraiment sûre de ne pas vouloir venir ?
- Oui, je dois absolument rentrer, et me ramener à Astria ne serait qu'un détour, je ne veux pas vous retarder.
- … bon, nous allons donc partir, le temps de monter à bord…
- Et bien je n'ai plus qu'à vous souhaiter bon voyage et surtout bonne chance, vous en aurez besoin.
- Merci…
Le croisé s'envolait. Plus bas on pouvait voir Cid et Mirana faire de grands gestes vers lui en signe d'au revoir.
- Encore une longue journée de voyage… j'espère seulement que l'on arrivera à temps…, pensa Van
- Pourquoi as-tu voulu rentrer si vite à Fanélia, Van, demanda Allen, tu as un plan pour les empêcher de créer leur armée ?
- Très franchement non, mais je pense avoir une solution de secours au cas où !… ne me demande pas quoi, tu serais déçu si mon plan n'était pas prêt…
- Pas prêt ?
- … On verra bien !
Les heures passèrent. Allen surveillait les commandes avec Gadès, tout en jetant parfois des regards bienveillants sur sa sœur. Merle, accrochée à Van, l'empêchait de s'approcher d'Hitomi, et cette dernière regardait distraitement la campagne défiler par les vitres du Croisé
- Nous serons bientôt à Fanélia… encore un peu de patience…
- … Plus vite nous arriverons et mieux ce sera Allen…
- Pourquoi dis-tu ça Van ? Tout est calme.
A peine Allen avait-il achevé sa phrase qu'une énorme secousse se fit sentir, ébranlant le vaisseau.
- Commandant ! Commandant !
- Qu'y a-t-il Gadès ? Qu'est-ce que c'était ?
- Ce sont des guymelefs ! On ne les a pas vu arriver, ils viennent d'en haut, ce sont des Zaïbackers !
- Des Zaïbackers ? Encore ! s'exclama Van, bon j'y vais, Allen continue vers Fanélia, je vais les occuper… protèges Hitomi…
- Comptes sur moi.
Hitomi comprit ce qu'il se passait au moment même où Van franchit la porte qui menait à l'entrepôt, elle se lança à sa poursuite et le rattrapa alors qu'il s'apprêtait à monter aux commandes d'Escaflowne.
- Van ! N'y vas pas !
Il se retourna, surpris.
- Ne pas y aller ? mais ils vont tout détruire ! Je suis le seul à pouvoir les arrêter Hitomi !
- Je t'en prie… s'il te plaît, écoute moi !
Une nouvelle secousse ébranla le croisé manquant de renverser Hitomi.
- Je suis assez grand pour savoir ce que j'ai à faire… et je dois les éloigner pour le moment !
- …
- Ne t'inquiètes pas, dit-il en souriant.
Après un dernier regard il rentra dans le cockpit qui se referma sur son pilote. Escaflowne sortit alors du hangar et, se transformant en dragon, pris son envol. C'est à ce moment que Merle apparût, essoufflée.
- Maîîîîîîîîîîîîître Vaaaaaaaannnnnnnn !!!!!!!!!! Oh non, il est parti…
- … Il reviendra Merle… il faut lui faire confiance…
- …
Van volait vers les guymelefs. A son approche ils s'écartèrent du croisé pour se diriger vers lui. Ils l'encerclèrent bientôt et se jetèrent sur lui. Tirant sur les commandes d'Escaflowne, Van le redressa à la verticale et prit rapidement de l'altitude. Trois des guymelefs n'eurent pas le temps de s'arrêter et s'écrasèrent les uns contre les autres provoquant une énorme explosion. Les autres continuèrent à poursuivre Van malgré le souffle du choc qui les avait déroutés.
- C'est bien… suivez moi…
Il s'éloigna vers une plaine qu'il avait aperçue, pendant que le Croisé s'échappait dans le sens opposé. Les attirant vers lui, il se posa et se transforma en guymelef au centre du plateau. Les autres guymelefs arrivèrent bientôt, et se placèrent en cercle autour de lui. Ils l'attaquèrent tous simultanément.
Van était devenu un pilote très habile grâce à ses nombreux combats et il évitait les coups qui lui étaient portés avec précision. Les siens cependant atteignaient inévitablement leur but et peu à peu, les guymelefs disparaissaient dans d'immenses flammes bleues. Bientôt, il ne resta plus qu'un seul guymelef en face d'Escaflowne, un guymelef que Van n'avait pas encore remarqué, un guymelef rouge…
- Allen, il faut s'arrêter ! On ne peut pas le laisser seul ici ! Il faut aller l'aider !
- Ne t'inquiète pas Hitomi, aie confiance en lui.
- Mais j'ai confiance en lui ! Mais j'ai aussi confiance en moi et j'ai un mauvais pressentiment ! Un très mauvais pressentiment !
- … Bon… Gadès ! Demi-tour ! On retourne là-bas !
- Oui commandant ! Demi-tour ! Allez bougez vous !
Le Croisé vira de bord et se dirigea vers l'endroit où Van était partit se battre.
Pendant ce temps, le combat avait déjà commencé entre les deux opposants. Les Zaïbackers avaient sûrement dû entendre parler de la défaite du dernier "Dilandau" car celui-ci était incontestablement plus fort. Van arrêtait avec difficulté les nombreux coups qui lui étaient portés et ne pouvaient les rendre que très rarement à l'adversaire.
- Tu n'es pas un adversaire à ma hauteur, tu es trop faible…
- JE NE SUIS PAS FAIBLE !!!!
Van de colère, brandit sa lourde épée laissant une large ouverture à l'ennemi. Celui-ci en profita et, avant que Van n'est le temps d'abattre son épée, lui décocha sa griffe de Kleimère en plein cœur…
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