CHAPITRE 1
- Le Château -
- Tu es réveillée ? c'est bien. Maintenant il faut
que tu manges si tu veux recouvrir tes forces.
Nabiki se releva d'un coup, à peine gênée par la fatigue, les yeux écarquillés
d'étonnement. Une jeune fille blonde se penchait sur elle, elle portait une
robe rose occidentale. Une pensée de dégout face à cet habit vint à Nabiki puis
elle regarda autour d'elle.
- Mais... Je ne suis plus dans ma chambre ?
- Non. Je t'ai emmenée chez moi. Tu es à la demeure du chevalier Schezard.
- Qu'est ce que je fais ici ?! Qu'est-ce-qu'il s'est passé ?
- L'un de nos employés t'a trouvée, évanouie dans la forêt. Ne t'inquiète
pas, je vais te soigner s'il le faut...
- Non. Il faut que je rentre chez moi, je vous remercie.
- Où habite-tu ? Je ne connais pas tes vêtements.
- J'habite dans la région de Kioto. Où est-ce, ici ? Mais... Nous ne sommes
pas au Japon ?
- Non, nous sommes dans la région qui a été offerte au chevalier Shézar par
le roi Aston, en récompense, après la guerre contre les Zaïbacher.
- Quelle guerre ? C'est vous qui m'avez emmenée dans cette région, loin de chez
moi ? Pourquoi ?
- Je te promet que non. C'est Gades qui t'as trouvé dans la forêt pendant
une balade, il t'a ramené à la demeure de mon frère. Je m'appelle Séréna Shézar,
soeur d'Allen Shézar.
- Je peux voir ce Gades ?
- Tu es trop faible encore. Comment t'appelle-tu ?
- Je m'appelle Nabiki Dansoku. Ça vas, je suis capable de marcher.
Elle sauta de son lit, elle n'avait perdu aucune force. Elle demanda à Séréna
de l'amener jusqu'à ce Gades, ce qu'elle fit.
- C'est le commandant du vaisseau de mon frère. Mon frère est parti en voyage
à Fanélia avec son disciple, il n'a pas eu besoin d'emmener Gades cette fois-ci
parce qu'il est parti avec le vaisseau que lui asenvoyé le roi de Fanélia.
- Fanélia ? Je n'ai jamais entendue parler de ce pays, où est-il ?
- Un peu plus vers le sud sur Gaea.
- Gaea ? Ce n'est pas le nom que les anciens donnaient à la Terre ?
- Comment ? Moi j'ai toujours appelée notre planète Gaea.
- Elle vit vraiment dans le passé, pensa Nabiki, ou bien elle est
folle...
Elles sortirent du château. Le jardin était magnifique et spacieux. Derrière
les grilles qui entouraient la demeure, on pouvait distinguer un petit chemin
de cailloux qui traversait la foret. Parallèllement au chateau, un peu à l'écart,
se dressait une écurie en pierre où l'on pouvait entendre des hennissements
et des bruits de sabots. Elles franchirent une terrasse et entrèrent dans une
salle derrière l'écurie. Debout à côté d'une table se tenait un homme
brun avec un sabre noir à sa gauche, et sur une chaise en face de la table,
il y avait un jeune garçon avec un bandeau rouge sur le crane, noué à la façon
des marins, qui observait le sabre rouge de Nabiki sur la table.
- Bonjour mademoiselle Séréna. La jeune fille est réveillée alors ? lanca l'homme
debout.
- Oui. Elle souhaite vous parler, Gades.
Nabiki entra à la suite de Séréna et remarqua son sabre dans les mains du garçon.
- Eh ! C'est mon sabre ! Rendez-le moi !
- On sait que c'est ton sabre. On l'a trouvé dans tes mains lorsque tu dormais,
lui répondit le jeune garçon.
Nabiki bondit et récupéra son sabre. Gades fut assez étonné, il s'approcha d'elle.
- Alors, tu sais t'en servir ?
- Un peu... J'ai appris à manier un sabre en bois. Pourquoi ?
- C'est drôle une jeune fille qui se balade avec un sabre...
- C'est le sabre de mes ancêtres.
- Je vois. Par contre, je ne reconnais pas ton sceau. D'où viens-tu ?
- Du Japon, bien sûr...
- Bien sûr ? Ne te fous pas de nous ! Ca n'existe pas ce pays ! lanca le garçon
- Alors je viens d'où, selon toi ? Je sais tout de même d'où je viens ! Ramenez-moi
chez moi !
- Mais nous ne savons pas où c'est, le Japon ! lui répondit Séréna
Là, Nabiki pensait vraiment qu'on lui faisait une farce. Elle s'énerva pour
de bon.
- Mais qu'est-ce que vous me racontez ! Tant pis, je n'est pas besoin de vous
pour rentrer chez moi !
Elle sortit de la salle en courant et se dirigea vers la grille.
- Nabiki ! Reviens ! Gades, faîtes quelque chose, elle ne peux pas partir
seule, c'est trop dangereux !
Gades la suivit dans la forêt pour la rattraper en ronchonnant. Au bout
de quelques secondes, Nabiki se retourna et lui lança :
- Où sommes nous ici ? Je ne reconnais pas cette forêt !
- C'est trop dangereux, tu ne sauras pas te défendre si tu te fais attaquer
par un bandit. Rentre au château.
- Non ! Et puis, j'ai cette arme pour me défendre . Fit-elle en brandissant
son sabre.
- Tu crois qu'une gamine sans expérience va leur faire peur. Si tu reviens au
château... Je t'apprendrais à t'en servir, de ton sabre. Tu veux ?
Nabiki s'arrêta, interloquée, elle n'avait jamais pensé qu'un jour
quelqu'un lui proposerait de se battre au sabre. Surtout pas à elle. Mais elle
avait toujours rêver d'être un jour elle-même un samouraï.
- Me battre au sabre ? Moi ?
- Oui. Si tu comptes partir seule tu en auras besoin.
- Je dois rentrer chez moi d'abord...
- Tu auras du mal si personne ne sait où se situe le Japon.
- S'il y a une ville, je vais demander aux passants...
- D'accord, mais je viens avec toi. Il y a un bon bout de forêt avant
le village et pas mal de brigands y sont à l'affût. Allons-y.
Nabiki était toute retournée. Non pas parce qu'on lui avait proposé innocemment
de se battre au sabre mais en plus ce type avait réussit à la faire plier, elle
qui est réputée comme sûre d'elle. Elle rentra à l'écurie où Gades sellait deux
chevaux. Avant de partir, Séréna lui conseilla de se ménager et le garçon au
bandana lui jeta un regard froid comme la glace qu'elle lui rendit au triple,
lui faisant au passage détourner les yeux.
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