CHAPITRE 8
- Conflits -
Nabiki avançait avec peine dans Fanélia.
Merle s'accrochait comme un parasite à son bras droit. Elle n'avait pas pris
son cheval, ça lui ferait du bien de marcher un peu. Nabiki était fière
d'avoir pû récupérer son arme à sa gauche, en plus, Van lui a proposé
de rester au palais, juste parce qu'il croit qu'elle est Atlante. Quelle veine
elle a ! La chance tourne finalement. Apparemment, sur cette planète, les Atlantes
doivent être des alliés précieux. Seulement, ce sont une minorité, et les minorités
sont détestées autant ici que sur la terre. L'Homme est vraiment trop étroit
d'esprit...
- Maou !!! Dommage que Van ne soit pas venu !
- Oh oui quel dommage, lança Nabiki d'un ton d'ironie blasé.
- Pourquoi tu n'aime pas Van ? Moi je l'aime beaucoup ! admit Merle
- Tu l'aimes parce que c'est ton maître. Moi, je ne lui dois rien. Au contraire,
il a une dette.
- Tu ne le connais pas. Il est gentil.
- Pour un roi peut-être !
- Alors tu n'aimes pas les rois ?
- Pas vraiment. Ils gouvernent un monde qui n'est en aucun cas à eux.
- Dans ta contrée, il n'y a pas de roi ?
- Eh bein... Si... Il y a un empereur... admet Nabiki.
- Eh bah tu vois c'est pareil, ricana Merle
- Non pas vraiment... En fait si.
- Tu devrais être plus sympa avec Van. Il est plus malheureux que tu ne le crois...
Merle baissa les oreilles comme le font les bêtes tristes. Nabiki la regarda
avec étonnement, maintenant, les hommes-chats lui faisaient le même effet que
les autres.
- En quoi est-il triste ! Il a tout ce qu'il veut, il est riche et a des amis.
- Pas tellement en fait. Sa mère est morte lorsqu'il était jeune, puis a suivi
son père. Ensuite, son frère aîné a disparu et il s'est retrouvé tout
seul. Puis, son frère a réaparu et quelque temps plus tard il était mort à son
tour.
Nabiki se tut. Elle ne s'attendait pas à ce que cette fille impulsive lui dise
ça. Si elle avait des oreilles elle les auraient baissées aussi. Mais Van avait
chargée Merle de la suivre au cas où elle s'enfuirait dans la foule de Fanélia.
C'est d'ailleurs pour ça qu'elle la collait comme une sangsue. Nabiki trouvait
cela irrespectueux. Elle se ressaisit.
- Mais bon sang ! Tu es son esclave, tu ne devrais pas l'aimer !
- Bien sûr que si ! Il s'occupe de moi depuis que l'on est petit, comme si j'étais
sa petite soeur. Et arrête de dire "bon sang"...
Merle tourna la tête vers un stand du marché. Elle se détacha de Nabiki et y
courut.
- Maouuuu ! Regarde un peu cette lime à ongle ! Elle est beeeelllllle !
Nabiki s'approcha du stand.
- Mais bon sang ! C'est trop cher ici !
Merle tourna une tête exaspérée vers Nabiki. Le sabre de Nabiki se mit à réagir
une nouvelle fois.
- Nabiki ! On dirait que la pierre de ton sabre reflète un rayon ! lanca Merle
en baissant les oreilles.
Nabiki baisse les yeux vers son sabre.
- Mais non ce n'est rien. Tu dois rêver. Par contre...
Elle sentit une présence derrière elle et se retourna. Saï était là. Il passait
dans la rue en traînant son boeuf. Nabiki resta quelques seconde en suspension.
- Qu'est-ce que tu as Nabiki ? demanda Merle, Tu le connais ?
- Eh bein... Oui. J'aimerais bien lui parler, mais lui, je ne sais pas si il
veut.
- Inutile d'en dire plus ! lanca Merle, elle courut vers Saï sans que Nabiki
puisse la retenir.
- Bon sang, Merle ! Quelle entremetteuse de mes deux !
Merle sauta par derrière sur Saï comme si il la connaissait. Il eut un sursaut
et porta sa main à son couteau en ivoire, mais quand il tourna la tête et vit
que ce n'était qu'une fille, il se décontracta.
- Maou !! Je connais quelqu'un qui veut te voir.
- Alors c'est toi... murmura Saï, un peu déçu.
- Comment-ça c'est moi ? On se connait ?? sortit Merle avec un ton agressif
- Non, non. Mais je sentais quelqu'un venir.
Nabiki arrive en courant pour rattraper Merle.
- Merle, lâche-le ! ordonna Nabiki
- Pourquoi ? Ch'uis bien ici, moi !
- Ah, c'est ton amie.
- Pourquoi tu lui as sauté au cou comme ça ?
- Faudrait savoir ! Je croyais que tu voulais lui parler ! lança Merle
avec arrogance.
- Oui, mais... Nabiki regarda enfin Saï. Bonjour Saï, désolée.
- Il faut pas. Tu es arrivé à Fanélia. Tant mieux. répondit Saï. Il était bien
plus calme que dans la forêt, et ne semblait pas fâché.
- Je... Qu'est-ce qu'il t'est arrivé ? Nabiki dévisaga Saï. Il avait une marque
à la joue gauche.
- Eh bein... Les gens d'ici ne sont pas très accueillants... Mais ça, c'est
une vielle connaissance qui me l'a faite, répondit-il avec un sourire sournois,
le seul sourire que Nabiki n'avait pour l'instant jamais vu de lui. La canne
de Saï se mit soudain à réagir, comme le faisait le sabre de Nabiki. Saï se
retourna d'un coup. Un guerrier Zaïbacher surgît de la foule et frappa
au hasard dans la petite troupe. Saï s'écarta en un bond en emportant Merle.
Nabiki sortit son sabre, comme si on l'avait avertie du danger et para le coup
du guerrier. Un guerrier aux cheveux blanc bleuâtres coupés assez court aux
mèches un peu folles et aux yeux rouges.
- Impressionnant. Tu es rapide. complimenta le guerrier.
- Maou !!! C'est le retour de Dilandau ou quoi ?!? cria Merle
La foule autours d'eux forma en cercle. Nabiki ne savait même pas comment elle
avait fait pour réagir, elle n'avait même pas vu le guerrier arriver.
- Je m'appelle Leiton, je suis le capitaine des forces Zaibacher. Le roi Jugord
m'a chargé personnellement de te reprendre ton sabre.
Nabiki allait répondre par une insulte mais Saï se décrocha de la Merle tétanisée
et se plaça entre Nabiki et Leiton. En un coup de bâton il fit reculer
le guerrier rouge.
- Toi, qui es-tu ? De quoi te mêles-tu ?!
- Je suis Saï, un simple marchand d'énergiste. Et je me mêle de ce qui
me regarde.
- Tu sais te battre ? Alors tu es chasseur de dragon... Tu n'es pas un simple
marchand.
Leiton s'élanca sur Saï avec une furie dévastatrice. Saï l'esquive, jette sa
cane qui s'illumine et dégaine son couteau. Il arrive à planter son couteau
dans le bras de Leiton et fait un bond en arrière pour éviter toute attaque.
- Hum. Je pensais que ce serait plus facile, soupire Leiton en regardant son
bras. Je reviendrais, ne t'en fais pas. Ta canne risque aussi d'intéresser
Jugord.
Sur ce, Leiton jette un dernier regard à Nabiki et se volatilise.
- Où est-il parti ? demanda Nabiki
- Je n'en sais rien. Les Zaïbacher exploitent au maximum la puissance des Atlantes,
maintenant. Il a dû retourner dans la tour Zaïbacher, répondit Saï
- Ca devait-être encore un humain manipulé par les scientifiques de Zaïbacher...
constata Merle en silence.
Nabiki baissa les yeux, gênée. La foule commencait à se disperser.
- Je suis désolée pour tout ça, Saï.
- Il faut pas.
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