CHAPITRE 5
- Un regard -
Elle se dépêche de reseller son cheval, le détache et le monte. Elle embarque son sac et par au trot dans la forêt pour rattraper le jeune vagabond. Elle le retrouve, en train de marcher en s'aidant de son bâton.
- Monte. Il va faire nuit. Il vaut mieux retrouver
ta monture le plus vite possible avant le coucher du soleil sinon tu risques
de ne plus la retrouver, ou bien de la retrouver dans le même état que l'autre.
- Je prend le risque.
Il parlait d'une voix ferme et froide, qui impose le respect.
- Sois raisonnable !
Il s'arréta, finalement et s'essuya le front de son sang, d'un revers de main.
Puis se tourna vers Nabiki.
- D'accord. Mais laisse-moi diriger.
- Bien. Bien sûr, j'aurais dû y penser. Il prend les commandes...
Le jeune homme monte d'un coup sur le cheval avec une agilité impressionnante
puis le lance au galop aussi vite qu'il est monté; Nabiki a à peine le temp
de lui laisser la place du cavalier. Le cheval fait un bond nerveux en avant
puis part au galop. Nabiki part en arrière au départ du cheval, et se ratrappe
de justesse en s'accrochant au jeune homme. D'un coup, elle repense à ce qu'il
lui est arrivé , aujourd'hui. Tant de chose en une journée. D'abord elle se
retrouve chez une inconnue, ensuite elle apprend qu'elle est sur une autre planète,
après il y a Rogan et le cheval et Hitomi et le dragon et ce garçon bizarre
et puis son sabre... C'est comme s'il était vivant. Un rêve ? Cette possibilité
est écartée maintenant. Elle rouvre les yeux et se rend compte au passage qu'elle
les avait fermés.
- Il est là. lui dit le jeune garçon.
Elle se redressa et observa le second boeuf-monture du type. Il broutait tranquilement
l'herbe et les fougères de la forêt. C'était lui qui portait les bagages
du garçon. Le garçon poussa un sifflement aigu et la bête leva la tête. Elle
s'approcha du cheval au trot, l'air confiante et rassurée; le type l'attrapa
par la bride et se tourna vers Nabiki.
- Le soleil s'est couché. Je vais établir mon camp içi.
Nabiki bailla, elle n'en pouvait plus, elle allait s'écrouler.
- Moi je n'en peux plus, je ne bouge pas d'ici.
Le type la regarda un moment, comme s'il voulait lire dans son regard ou l'analyser.
- D'accord, je vais faire le feu. Dit-il finalement.
Il descendit de cheval et se baissa pour ramasser des brindilles. elle le regarda.
Il n'avait plus ce ton de haine dans ses paroles, il parlait une peu comme...
Rogan.
- Qu'est-ce que tu fais dans ces bois alors ? Lui demanda subitement le garçon
- Je veux aller à Fanélia. répondit-elle, surprise qu'il s'intéresse
à elle.
- Moi aussi j'y vais.
- On pourrais faire le chemin ensemble. proposa Nabiki. Le jeune homme la dévisagea
une seconde.
- Non. Je dois me dépêcher.
Nabiki n'insista pas. Il était dégoulinant de sang bleu. Il se passa une serviette
sur lui pour éponger un peu tout ce sang, et Nabiki remarqua qu'il n'y avait
pas que du sang bleu. Elle sortit de son sac une trousse de soin qu'elle avait
prise à Séréna. Elle était honteuse de ne pas avoir aidé le jeune homme à faire
le feu, elle voulait se rendre utile.
- Tiens. Il faut que tu te mettes un pansement sur ton front. Et... Tu as dû
saigner autre part, non ?
- Non. C'est le sang de mon "boeuf" comme tu dis. Moi j'ai seulement
été frappé au foie et au front. Je n'aime pas les pansements.
Nabiki fit une tête hébétée. Ainsi ce garçon avait charcuté le dragon au flanc
et au poitrail, alors que le dragon l'avait seulement frappé au foie et fait
une égratignure au front. Le garçon prit la parole.
- Tu dois être riche pour avoir un cheval. Quand je pense que ces bêtes sont
arrivées comme par enchantement sur Gaea juste après la guerre de Zaïbacher,
et que certain pensent qu'ils viennent de la lune des illusions, ça me suffit
pour les détester. Nabiki fut surpris de son dégout pour la lune des illusions.
Comment l'as-tu appelé ?
Nabiki fut autant surprise par la question, elle n'y avait pas pensé.
- Euh... Utopio. Bon sang quel nom stupide ! T'es vraiment pas aidée ma
pauvre !
Le garçon se prépara à dormir après avoir allumé le feu. Nabiki était déja effondrée
par terre.
- Je préfère te dire adieu tout de suite. Je partirais certainement avant que
tu te réveilles.
- Comment tu t'apelle, au fait ?
- Saï.
- Alors au revoir Saï.
Saï se leva. Il ne faisait pas encore totalement jour. Le sang de ses habits avait disparu : son premier boeuf avait dû se désagréger et le dragon, mourir de ses blessures. Tant mieux ! Un de moins ! Il regarda vite fait Nabiki et prépara son boeuf en silence, pour ne pas la réveiller. Il saisit sa canne et replaca son couteau sous sa ceinture. Il s'approcha d'elle et remarqua qu'elle pleurait dans son sommeil. Il culpabilisa un peu en voyant Nabiki comme ça. Ca ne se fait pas d'abandonner une jeune fille dans la forêt. Alors il détacha Utopio de l'arbre et il lui chuchota quelque chose à l'oreille.
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