CHAPITRE 4

- Une lueur -

Un jeune garçon de son âge est agenouillé par terre. Il se tient la tête dans ses mains ensanglantées, à son côtés git un boeuf-monture éventré, et devant lui se dresse un dragon vert un peu obèse sur les bords qui ouvre grand sa machoire pour dévorer le jeune garçon.
- Bon sang ! Il n'y a qu'à une fille comme moi que ces trucs peuvent arriver ?
Nabiki n'a pas le temp de réfléchir, elle discerne seulement une lueur bleu clair sous le boeuf-monture éventré. Le jeune homme serre les dents de rage contre ce dragon, agenouillé à côté d'un couteau d'ivoire. Il se lève péniblement sur ses pieds après avoir ramassé son couteau plein de sang, le bleu du sang du monstre et le rouge du sang du jeune homme se confond sur ses vêtements beiges et bleu clair. Il garde toujours un bras sur son front. Le dragon hésite à attaquer, il s'est déja fait blesser par le garçon au poitrail et au flanc. Nabiki se remet soudain de son court évanouissement et fonce sur le dragon sans réfléchir. Le dragon et l'adolescent se rendent compte de la présence de Nabiki.
- Non !! crie le jeune homme.
Le dragon se tourne maintenant vers Nabiki, il lève la tête, son torse se bombe et rougit. Nabiki y pense à peine, elle soulève son sabre et s'apprête à trancher le poitrail du monstre, lorsque la pierre de son sabre se met à luir d'une lumière ocre aveuglante. Le jeune homme n'en croit pas ses yeux. Nabiki ne fait pas attention à la pierre. C'est comme si c'était normal pour elle, elle continue à courir et le dragon, dont les yeux ont été agrandis par l'étonnement, rebaisse la tête et lance une gerbe de flammes de sa gueule qui propulse Nabiki à 3 mètres en arrière. Le sabre dans sa main continue à luir de cette lumière étrange, le dragon halète, comme terrifié et il ne peuxtplus faire un geste. Le jeune garçon ne regarde plus le dragon, il a les yeux fixés sur Nabiki. Il se passe la main sur son front pour éponger un peu de sang et se tient la tête avec. Le dragon se calme enfin, apaisé, et s'éclipse tranquillement.

Nabiki, engourdie par sa chute, se relève tant bien que mal. Elle comprend à peine se qu'il s'était passé "ce n'était pas moi ?" . Elle observe maintenant le jeune homme qu'elle a sauvé. Il ne s'occupe plus d'elle et a lâché son couteau. Il a toujours une main posée sur son front tandis que l'autre est appuyé sur l'encolure du boeuf-monture éventré. Il baisse la tête sur sa monture pleine de sang et ses cheveux blonds nous cachent ses yeux. Il semble avoir oublié l'épisode du cristal ocre, tout comme Nabiki.
- Est-ce que tout va bien ? lance Nabiki au garçon.
Il ne répond pas. Elle s'approche du garçon et de sa monture, bravant son dégoût pour le sang et les entrailles du pauvres bovin. Je pensais que le sang me ferait plus d'effet, mais en fait, ça m'est supportable.
- Je suis désolé pour ton boeuf. Mais toi, est-ce que tu vas bien ?
- C'était pas un boeuf.
- Désolé. Tu es blessé au visage ?
- Rien de grave.
Le garçon baisse sa main de son front pour la mettre à son tour sur l'encolure de l'animal.
- Il vaut mieux te nettoyer ta blessure, sinon tu risque d'avoir une marque au visage.
- ...
- Je pense que je serais aussi triste si mon cheval serait mort.
- ...
- Je m'appelle Nabiki, et toi ?
Le garçon se baissa et appuya ses épaules sur l'échine du boeuf. Il le poussa pour le soulever et tira une canne de dessous le boeuf. Une canne en bois naturel très beau, certainement un bois rare qui avait l'air très massif. A son sommet était incrusté une pierre bleue légèrement indigo aussi claire que le cristal. Il appuie sa canne à la verticale par terre tout en observant sa monture, tête basse. Nabiki croit un moment qu'il lui cache ses larmes et ne dit plus rien. Mais d'un coup, le jeune homme lève la tête tout en fixant Nabiki dans les yeux, avec un regard empli de haine et des yeux d'un bleu irréel. Nabiki tressaille à la vue de ses yeux. D'abord, ses yeux lancent plus d'éclairs que son prof de math et d'anglais à la fois et ensuite ses iris sont bleueindigo vers l'extérieur et deviennent violet en allant vers les pupilles. Des yeux d'une couleur si perçante et intense qu'on croirait pouvoir les voir même dans la nuit la plus totale, comme s'ils s'illuminaient d'eux même. Nabiki s'immobilise, elle ne peut plus bouger. La surprise et la peur se mêlent dans son esprit, elle réfléchit trop. Si bien qu'elle a encore plus peur de ce garçon que du dragon. Il s'adresse enfin à elle.
- Qu'est-ce que tu me veux ?
- Mais... Mais rien.
- D'où tu sors, toi ?
Quel drôle de question ! Elle avait justement envie de lui poser la même.
- Je passais par là.
- Tu n'as plus rien à faire içi. Dégage.
- J'ai entendu deux montures, moi. Si tu veux, je peux t'aider à retrouver celle qui s'est enfuie à cause du dragon. On peut la chercher avec mon cheval, ce sera plus facile.
Le mot "dragon" lui parut d'un coup absurde.
- Je n'ai pas besoin de toi.
Nabiki fronca un peu les sourcils.
- Je veux juste t'aider, moi !
- Je n'ai pas besoin de ton aide.
Son ton s'était un peu radoucit, déja, la haine avait disparu, restait la colère.
- Tu n'as pas besoin d'être désagréable !
- Tu es qui pour me faire la morale ?
- Je te l'ai déja dit. Et toi, qui tu es ?
Il ramassa son couteau d'ivoire et le placa à sa ceinture. Nabiki, vexée, rengaina son arme d'un geste sec, et retourna à son cheval. Elle remodela le sol avant de s'y coucher. Et puis finalement, se relève aussi vite qu'elle s'est couchée.
- Attend là. J'viens de voir un type aux yeux phosphorescent avec un dragon, et je vais le laisser filer??


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