D'une terre aride et stérile s'est élevé en quelques décennies un nouveau pays. La fierté et l'espoir ont permis à ce peuple de croître en puissance et en gloire. Les idées novatrices et les connaissances d'un homme ont propulsé cette nation naissante dans les grandes puissances de Gaïa. Ce peuple, c'est l'Empire Zaibaker, et son nouvel homme fort, l'Empereur Dornkirk.
CHAPITRE II
- La Chasse au Dragon -
La forteresse volante s'élevait de la fournaise de Fanélia. Folken avait fait pénétrer sa forteresse dans la ville lorsque Dilandau et son escadron étaient rentrés. Les fumées ardentes épousaient les formes de la citadelle volante, lui donnant un aspect lugubre à souhaits. En son sein, Dilandau était assis sur son trône, orné de deux lions, tenant en leur gueule un sabre, symbole de puissance et d'ordre. Il était très agacé, ayant appris que deux de ses hommes avaient failli : leur machine était abîmée. Il promena son regard sur son escadron, rangé devant lui, attendant l'instant fatidique où il se prononcerait ses sanctions sur les deux fautifs. Il les regardait d'un air exaspéré, sentant la colère monter en lui. Il fit rouler ses yeux, puis dit d'un ton furibond : "
_ " Deux alséides. Deux machines abîmées. Deux machines pour battre ce pouilleux. " Aussitôt, les deux coupables, à genoux, se mirent à implorer son pardon, ne sachant comment s'excuser. Dilandau ne les regardait même pas, passant son doigt sur ses lèvres, et mordant son majeur rageusement. Cela le calma un peu, et il se leva, leur ordonnant de s'avancer vers lui. Il ne pouvait tolérer un manque d'efficacité, qui mettait en péril le reste de l'escadron. Cette faute était inexcusable, et cela déshonorait son nom. Gatty et Daletto s'avancèrent, inquiets de la sanction. Le commandant leur donna deux gifles, qui les firent tomber. Cela blessa plus leur fierté que leur joue, mais ils se remirent à genoux, demandant encore une fois le pardon de leur commandant. Dilandau, irrité, les traita de pathétiques, car malgré leur cape némétique, ils n'avaient pu venir à bout d'un seul guymelef.
Il se moquait qu'ils aient aussi eu à faire avec le fameux Vargas, pour lui, c'était du pareil au même : ils devaient être victorieux. La menace qu'il leur proféra les fit frémir, car ils pourraient être renvoyés du corps des chevaliers du dragon, leur escadron. Dilandau, devant leur obéissance quasi fanatique, eut un sourire, satisfait de sa prestation et d'avoir remis à leur place les maillons faibles. De ce pas, il quitta la salle, et rencontra Folken dans un couloir. Il le suivit, et Folken commença à parler. Il lui reprocha d'avoir brûler Fanélia, et d'avoir utilisé ses capes pour arriver à ce but. Dilandau, encore agacé par ses deux hommes, rétorqua vite à sa remarque. Il n'avait que faire des commentaires d'un amateur en stratégie militaire, et qui plus est d'un traître. Alors qu'il suivait toujours Folken, il ne se rendait pas compte qu'il l'amenait dans une salle où il n'avait jamais été. De toute façon, la pique concernant la traîtrise de Folken, qui avait quand même commandé l'attaque de son ancien pays, ne fit pas l'effet attendu. Car celui-ci rit, demandant s'il cherchait à le flatter.
A ce moment, Dilandau observa qu'il ne connaissait pas cette pièce, et demanda à Folken. Avec une nonchalance, il appuyait sur des blocs machinalement. Soudain, un écran s'alluma devant lui, et Dilandau reconnut immédiatement Dornkirk, son Empereur, qui s'affichait sur cet écran. Immédiatement, il s'agenouilla, baissant la tête. Folken, quant à lui, restait debout, sans doute grâce à son rang de général. Grâce aux progrès technologiques, toutes les forteresses volantes de Zaibaker étaient reliées par ce genre d'écran au Palais Impérial. Dornkirk, ne portant pas d'importance au commandant agenouillé, conversa immédiatement avec Folken. Il y avait entre eux une relation sérieuse, héritée des années de travail de Folken au service de l'Empereur. Ce dernier avait appris au général tout ce qu'il sait en matière scientifique. Folken avait même fait progresser l'Empire dans le domaine militaire. Mais l'Empereur l'avait chargé d'une mission plus importante que de simples inventions : capturer le Dragon, qui faisait une ombre sur la machine à prédire l'avenir de Dornkirk. A cause de lui, l'avenir idéal que l'Empire allait répandre sur Gaïa était incertain. Dornkirk était déçu, le Dragon avait fui Fanélia, et l'ombre planait toujours. Cela, il ne pouvait l'accepter. Grâce à ses machines, l'Empereur pu fournir de précieux renseignements à Folken pour sa recherche du Dragon. Dornkirk informa donc que le Dragon était vers la frontière du Royaume d'Astria, et sur ce, Folken acquiesça. L'image se brouilla, et la conversation se termina. Dilandau, ému d'avoir vu son seigneur, se releva d'un trait. Folken et lui sortirent calmement, et se dirigèrent vers la passerelle de commande. Folken, une fois arrivé sur le pont, regarda par la baie d'observation. Ils surplombaient une dense forêt, la même forêt par laquelle l'escadron du Dragon avait progressé. Folken se rappela ses chevauchées dans la forêt de Fanélia. Il avait été prince héritier du trône, et Vargas, son maître d'armes lui enseignait les règles de combat contre les dragons qui hantaient la forêt. La pensée que Vargas fut mort lui fit un étrange mal au cœur, mais il se garda de verser une larme. Tout en contemplant la forêt, il appela le timonier :
_ " Hakio, mettez le cap sur le fortin avancé d'Astria. Nous devons refaire le plein de provisions et d'armes avant de se lancer dans une recherche sérieuse. " Le timonier donna ses instructions de navigation à l'équipage, et la forteresse changea lentement de direction, pour aller vers les collines qui s'offraient à l'horizon.
Dans leur chambrée, Gatty et Daletto regardaient tous les deux fixement la torche bleue qui les éclairaient. Tous les deux avaient le remords de l'échec face au guymelef royal. Assis sur le lit au-dessus de Gatty, un de ses camarades se leva, et leur dit : " Ne vous en faites pas. Allez vous entraîner un peu, le commandant en sera ravi. "
Gatty, le regard devenu plus lumineux, lui répondit : " Tu as raison Chester, nous devrions... Je vais quand même aller voir où en sont les réparations de ma machine." Sur ces paroles, il se leva, laissant Chester se recoucher, et Daletto continuer à adopter son air morfondu. Qu'importe, il sortit de la chambre, longea le couloir des quatre autres chambrées qu'occupait le reste de l'escadron, et monta vers l'entrepôt. Il vit trois techniciens, affairés à la réparation de son guymelef. S'approchant discrètement, il observa les gerbes d'étincelles qui jaillissaient de leur arc à souder. On reconnaissait la structure du futur bras, le métal Cid coulant lentement pour lier le bras et ses articulations. Gatty se retourna, et sortit de l'entrepôt, pour regagner sa chambrée. Sur le chemin, il rencontra son commandant, qui lui sourit : " Allez vous préparer. Nous allons dans quelques heures atteindre un fort astrien pour nous réapprovisionner. Faites passer le message au reste de l'escadron. Je vous veux prêt, nous y irons nous même." Gatty lui annonça qu'il ignorait si son guymelef était prêt, mais Dilandau lui répliqua que tout serait paré. Il s'était renseigné et en était satisfait. Gatty aurait cru que le commandant aurait répliqué qu'il n'avait rien à faire de savoir si le guymelef était prêt. Cela lui fit espérer que son commandant avait perdu sa colère, et qu'il pourrait se racheter à ses yeux.
Les heures passèrent, et tous les hommes de l'escadron étaient au garde-à-vous devant leurs chambres. Dilandau arriva enfin, et passa devant eux, le regard pointé devant lui. Il ordonna : " Chester et Gatty, vous porterez les bannières." Puis, il décréta que tous devaient rejoindre leur guymelef. Dès lors, les hommes se mirent en ordre, et en silence suivirent Dilandau. Ils se dispersèrent pour aller dans les salles de leur machine. Les machines de la chambrée de Gatty étaient situées dans les niveaux inférieurs de la forteresse, et cela permit lui, Daletto et Chester de discuter. Chester essayait cette fois de réconforter Daletto, qui se remettait à peine de la menace de son commandant. Tous savaient son côté perçant, et savaient aussi que Dilandau était pour cela un excellent meneur d'hommes. Daletto, à l'idée de passer devant les Astriens, reprit confiance, sachant qu'il devait se prouver son efficacité, et ici, de faire une excellente présentation. La tête haute, il devança Chester, lui lançant une blague, et sauta dans son guymelef. Une fois que par radio, tous les hommes eurent confirmé à Dilandau qu'ils étaient bien au commande de leur machine, le commandant lança le décollage. Les guymelefs lâchèrent leurs attaches, sombrant dans le vide. Les réacteurs, invention due aux sorciers de l'Empereur, permirent aux machines de faire du vol stationnaire, puis de descendre en flèche vers le sol. En l'espace de quelques secondes, les guymelefs se mirent en formation, et atterrirent devant les soldats médusés du fort. Folken, du haut de sa forteresse, assistait au spectacle. Il sentait la présence de Van, son frère...
Dilandau posa son guymelef, et l'escadron se mit en ligne sur chacun de ses côtés. Leur cabine de pilotage s'ouvrit, laissant apparaître leur uniforme serré, brillant au soleil à son zénith. Un homme du fort se présenta, et les invita à le suivre. Tous sortirent de leur machine, puis Gatty et Chester prirent les bannières de l'escadron, et emboîtèrent le pas à leur commandant. Ils rentrèrent dans la salle d'audience du fort, où le commandant de la place les attendait. Les chevaliers du Dragon s'étaient rangées en deux files bien ordonnées derrière Dilandau, ne regardant même pas les défenseurs du fortin. Toujours regardant fixement devant eux, il entendait parler Dilandau : " Je demande de l'eau, des vivres et des munitions ". Le Royaume d'Astria était un allié important de l'Empire, et il devait lui rendre ce service. Zaibaker profitait pleinement de cette alliance, car Astria était le pays le plus prospère de Gaïa, grâce à son emplacement qui lui offrait un commerce luxuriant.
Daletto jeta un oeil sur le commandant de la place : ses cheveux blonds lui descendaient sur les reins, et il n'avait jamais vu cela pour un homme. Ses camarades lui avaient déjà parler de lui, car Dilandau semblait ne pas l'apprécier. Il risqua encore un oeil, mais, lorsqu'il vit cinq hommes le regarder, dont un horrible chauve balafré, il déglutit et releva les yeux pour voir son camarade de devant. Pendant cela, le commandant continuait la conversation, demandant à son interlocuteur s'il n'avait pas vu un étrange guymelef dans les parages. Gatty revit dans ses pensées le guymelef royal qui l'avait battu dans le sanctuaire. Il est vrai qu'il était imposant, et n'avait nul pareil. Soudain, il décela une petite agitation sur sa droite, dans la masse des soldats du fort qui observaient la conversation. Mais le commandant astrien demanda à Dilandau s'il était au courant que le Royaume de Fanélia. Gatty resta de marbre, essayant de ne pas laisser paraître la moindre impression qu'il savait la vérité sur Fanélia.
Le commandant s'en sortit comme toujours à son habitude, répliquant que les Fanéliens avaient dû se faire dévorer par un troupeau de vieux dragons errants. Gatty pensait toujours à ces pauvres Fanéliens qui ne connaissaient apparemment rien à l'art de la guerre. Il était évident que l'Empire gagna, mais la fin justifiait les moyens. Dilandau continuer à lancer des piques insultantes sur ces pouilleux de Fanéliens qui ne savaient que boire et chanter. Mais soudain, une voix se fit entendre dans la zone où l'agitation avait eu lieu : " Mais que penser des lâches qui se cachent pour combattre ?" Le silence s'installa aussitôt dans la salle. Les soldats Astriens retenaient leur souffle, inquiets de la réaction de Dilandau. Celui-ci se tourna vers l'homme qui avait parlé : ce n'était qu'un jeune garçon, comme lui. Il était habillé d'un simple pantalon et d'un tricot rouge ayant fait son temps. Mais Dilandau, ne voulant pas faire le plaisir de répondre à ce garçon, vit derrière lui une étrange fille. Il s'avança donc vers le jeune homme, mais ne reconnut pas en lui Van Fanel, le roi de Fanélia. Il lui mit la main sur l'épaule et le poussa d'un geste inintéressé. Dilandau fixa un moment la fille qui l'intriguait, puis lui demanda : " Quels drôles de vêtements que tu portes là ! De quel pays est-ce que tu viens ? " La fille hésita, ne sachant que dire, et Van, l'esprit encore troublé par cette brusque et inattendue réaction de celui qui avait brûlé Fanélia, restait prostré derrière Dilandau. L'escadron, lui aussi avait retenu son souffle, se demandant si l'incident diplomatique était au rendez-vous.
Puis, le commandant de la place arriva pour calmer le jeu, déclarant devant la foule au souffle coupé, que cette fille était sa nouvelle compagne, que sa patrie se trouvait très loin à l'Est et qu'elle s'appelait Hitomi. Il y eut un étonnement général, mais les Astriens essayèrent de ne rien faire paraître. Lorsque le commandant astrien se mit à embrasser la fille sur la joue, tous purent voir la mine dégoûtée de Dilandau. Gardant cette mine, il se retourna, lança encore une fois une réplique piquant : " Toujours fidèle à ta réputation, Allen Schézar... "
Dilandau se retourna, ordonnant le ravitaillement immédiat, et partit, suivi des chevaliers. Ils regagnèrent leurs machines, et les firent décoller. En l'espace de deux minutes, tous les guymelefs étaient rentrés dans la forteresse volante, qui stationnait au-dessus du fort. Gatty, dans son guymelef, pensait à tous ces nouvelles personnes : Hitomi et Allen... Soudain, son esprit fut pris d'une étincelle : cette fille, il la connaissait, c'était celle qui l'avait entrevu dans le sanctuaire, avec le guymelef royal. Une fois tout rangé, il devait en informer son commandant.
La forteresse voguait depuis quelques heures sur des vertes vallées. Le plein de provisions avait été effectué, et Gatty avait fait part de sa découverte à son commandant. Dilandau avait été alerter Folken, qui errait du regard encore une fois par la baie d'observation. Il eut un sourire quand le commandant lui annonça la nouvelle : le Dragon devait être abrité dans le fort. Cela confirma l'impression qu'il avait eu à propos de son frère. Il commenta d'un trait : " Escaflowne est donc ici... La partie va être serrée. " Dilandau demanda la signification d'Escaflowne à Folken qui lui répondit d'un ton saccadé qu'il s'agissait du guymelef royal de Fanélia, le guymelef de son frère, et que c'était l'ombre qui planait sur l'avenir de l'Empire.
Dilandau mit fin à la conversation, ordonnant à Hakio, le timonier, d'avertir son escadron. Il obtempéra, et Dilandau retrouva son escadron au garde-à-vous dans sa salle du trône. Il s'assit d'un saut sur son siège, et commanda à trois chevaliers d'aller patrouiller aux alentours du fort pour repérer les mouvements astriens. Tous les hommes devinèrent immédiatement les pensées de leur commandant : une attaque prochainement.
Dilandau quitta ses hommes, dont trois allèrent rejoindre leur machine, et regagna le pont de commandement. Il fixa comme Folken la baie. A croire que celui-ci ne faisait que cela dans sa journée : rester immobile devant les paysages défilants. Un homme de son escadron vint à sa rencontre, l'informant que les patrouilleurs étaient en position. Il effectua un large sourire, lançant " Parfait, maintenant il est temps de se préparer au combat. A nous deux Allen Schézar, croiser mon chemin sera pour toi une rencontre fatale. " Daletto s'était proposé en patrouilleur, accompagné de deux autres chevaliers : Miguel et Violet. Miguel était un des meilleurs de l'escadron, et avait été nominé aux récompenses de l'Académie Militaire. Son efficacité faisait de lui l'élément majeur de l'escadron, et qui plus est, il était un homme fidèle et sérieux. Il comptait bien faire son travail consciencieusement, et tous les trois s'avancèrent vers le fort, partant dans un mouvement circulaire, de façon à cerner le fort. Le fort était une pyramide de trois niveaux, mais soudain, une agitation attira l'oeil de Miguel. Grâce à son aide de vision, il pouvait voir à des mètres comme s'il était devant. Il s'agissait là aussi d'une invention des sorciers. Il fit part de sa découverte à ses deux camarades, un peu éloigné : " Regardez ! Deux guymelefs se combattent... " Gatty confirma, en ajoutant que l'un des guymelefs étaient celui qu'ils recherchaient : le guymelef royal. Violet ne disait rien, admirant le combat entre deux experts apparemment. Par deux fois le guymelef astrien, qui était sûrement d'Allen, attaqua avec beauté, mais son adversaire para les deux coups. Mais le coup suivant fut le dernier, car d'un geste, il poussa le guymelef royal à terre : le combat était terminé. Le roi, Van Fanel, sortit de sa machine, rejoint par l'étrange Hitomi. Les trois chevaliers regardaient fascinés la scène, mais Hitomi flagella un moment, et tous se portèrent à son secours. Violet, soudain, brisa le silence admiratif : " Deux cavaliers approchent dans le secteur quatre et entrent dans le fort ". La remarque résonna aussi sur le pont de commande. Miguel grossit encore la vue, et commenta : " Ils accompagnent une fille-chatte dans un piètre état... et elle semble connaître le roi et la fille, commandant."
Dilandau observa : " Elle doit être une proche du palais de Fanélia...une de ces fuyards." Folken coupa court : " Il suffit ". Il invita Dilandau à le suivre, et l'amena dans la salle de communication. Le commandant s'agenouilla, se préparant à revoir l'Empereur sur l'écran. Là encore, Dornkirk ne le remarqua pas, et interpella directement Folken : " Le Dragon disparaît. Les contours de notre futur idéal deviennent flous. Je ne sais pas ce qui pourrait se passer si nous laissons le dragon s'échapper. Il faut absolument le retrouver. " Il coupa la communication immédiatement. Folken reconnut que les ordres étaient clairs, et il fallait à tout prix capturer Escaflowne. Il sentit Dilandau se lever derrière lui, et quitter la pièce. Il lui demanda où il comptait aller, inquiet de ses actions. Le commandant répondit d'un ton évident : " Au combat, bien sûr." Il n'avait que faire des essais diplomatiques que pourraient tenter Folken envers les Astriens. Son plan était déjà prêt : attaquer en utilisant les capes. Ainsi, il capturerait le dragon tout en ne laissant aucune trace. Personne ne pourra faire le lien avec les soldats de Zaibaker. Folken émit un son de dédain, quoiqu'il s'avoua que Dilandau avait peut-être raison. Le but était de capturer Escaflowne, et de protéger l'avenir de l'Empire... quels que soient les moyens. Mais les sacrifices étaient trop importants, pourquoi massacrer inutilement ? Il songea que son frère serait bientôt près de lui, dans la forteresse volante. Il se devait de lui ouvrir les yeux sur le futur. Une fois réunis, ils pourraient réaliser la paix sur Gaïa, aider le seigneur Dornkirk à instaurer un ordre nouveau. Tout en pensant à cela, il se remémora les temps révolus de Fanélia.
Folken regagna la passerelle, et Hakio l'avertit que le commandant Dilandau et son escadron était près du fort. Il confirma, et suivit sur l'écran tactique la progression de l'escadron du Dragon. Dans la forêt, tous observaient Dilandau, attendant son ordre d'attaquer. Daletto se conforta, espérant prouver à son commandant son efficacité. Sous le couvert des capes, ils avancèrent vers la porte d'entrée du fort : les Astriens avaient préparé leur défense. Miguel leva son bras, et tira la première salve : une cabane fortifiée explosa sous l'impact du métal Cid. Tous se rentrèrent calmement dans le fort, peu gênés par les flèches que leur lançaient les Astriens. Gatty et Daletto s'occupaient de mettre le feu aux petites maisons fortifiées en bois qui cernaient le premier niveau, tandis que Chester progressait devant des petits murs aussi en bois, qui protégeaient les archers. A chaque pas, il écrasait un mur et ses occupants. Miguel, appliqué, sortit son métal Cid, et d'un geste balaya trois catapultes qui l'assaillaient. Un autre chevalier eut de l'humour : il répliqua aux flèches enflammées par un puissant jet de flammes, qui brûla vifs une troupe d'archers astriens. Dilandau, quant à lui, s'occupait des guymelefs. Ceux-ci étaient minuscules comparés aux suprêmes alséides. D'un geste simple, il sortit une griffe immense, qui happa le guymelef adverse, broyant ses articulations, et l'envoya voler à plusieurs mètres sur une tour, ce qui acheva l'agonie du pilote. L'escadron avait réussi à brûler tout le premier niveau, et on ne voyait que de hautes flammes, léchant les multiples cadavres et débris qui jonchaient le sol. Dilandau encouragea ses hommes : " Détruisez tout ! Obligez Escaflowne à sortir de son trou ! " Il restait concentré sur l'objectif tout en prenant un malin plaisir à tuer les résistants armés seulement de leur fanatisme. Il ordonna ensuite à ses hommes d'infiltrer les souterrains du fort, après avoir préalablement brûlé les deux autres derniers niveaux. L'escadron progressait facilement dans les souterrains, ne rencontrant aucune résistance. Devant l'absence de d'opposition, le commandant se résolut à ordonner à ses chevaliers de revenir à la surface. Il devait y avoir un cache, car il n'avait ni trouvé Escaflowne, ni Allen Schézar. L'escadron du dragon scrutait les flammes, à la recherche de mouvements. Dilandau prenait du plaisir, et rit à coeur ouvert, mais Folken le coupa dans sa lancée :
_ " Quand cesseras-tu de massacrer inutilement des innocents ? " Dilandau répondit gaiement qu'il s'agissait du meilleur moyen d'éliminer toutes les preuves de leur passage, et c'est également le meilleur moyen de débusquer Escaflowne. Folken continua, essayant de faire comprendre à Dilandau que tout n'était pas si simple : " Tu avais vraiment la naïveté de croire qu'Allen d'Astria se jetterait dans tes bras à cause d'un simple feu de bois ? " Dilandau, inquiet, demanda la signification de cette si belle parole, et le général lui décrivit la construction du fort, au bord d'un ravin. Il semblait qu'il n'y avait qu'un front : l'entrée, mais le ravin, d'où coulait une cascade, semblait moins innocent et plus stratégique aux yeux de Folken. Il métaphorisa cela en énonçant que "les aigles construisent toujours leur nid de sorte de pouvoir échapper aux attaques ennemies." Il n'en fallut pas plus pour faire tourner le sang de Dilandau : il rameuta son escadron, et tous coururent vers la falaise.
Folken, du haut de la forteresse, regardait le Schérazade, le guymelef d'Allen Schézar, rester bloqué par la falaise. Lorsque qu'un navire sortit à toute vitesse de la cascade, il comprit immédiatement : il y avait une grotte cachée, et les souterrains n'y conduisaient pas. Peu importe, se dit-il, mais il tressaillit lorsqu'il vit le Schérazade sauter dans le ravin, et atterrir sur le navire fuyant. Une petite forme s'agitant dans la main du guymelef attira son regard : Van. Folken se retourna vivement, et ordonna au timonier : Hakio ! Suivez cet esquif. Et le navire s'enfuyait dans le canyon que formait le lit de la rivière où se jetait la cascade, tandis que l'escadron du dragon apparaissait en haut du ravin.
Dilandau, déçu de s'être fait avoir, sourit à la découverte des fuyards, et observa : " regardez-moi ce vaisseau de péquenots ! " Mais Gatty, voulant bien faire, fit remarquer que les tenues de camouflage n'étaient plus utilisables en vol. Le commandant, encore sur les nerfs devant Allen s'enfuyant, donna un coup violent à Gatty qui atterrit dans les bras de Chester. La volonté de Dilandau de ne pas laisser de témoins avait dicté ce geste, mais la haine qu'il éprouvait lui dictait de couler ce navire, quoiqu'il en coûte. Il se mit en mode vol, et son alséides violacé décolla, suivi du reste de l'escadron, prêt à tout pour son commandant. En quelques secondes, il se rapprochèrent du Croisé, le navire d'Allen. Dilandau, hargneux, se lança sur le pont du navire, où Allen et Van s'étaient réfugiés. Ce fut Allen qui attaqua, et le commandant para. Chester fit un piqué vers la zone du combat, pour déstabiliser Allen, mais celui-ci évita le soldat, qui plongea vers la profonde rivière, remonta, et se rapprocha dangereusement de la coque du navire. Il se mit côte du timon, et l'enfonça : résultat, le Croisé était difficile à manoeuvrer. Il remonta, satisfait de son acte, et vint frapper Allen, qui para encore. Le reste de l'escadron ne pouvant venir sur le pont, assistait au combat, survolant le Croisé.
Soudain, sans que personne ne s'y attendit, Van sauta du Croisé pour se réceptionner sur une corde, et parvint dans le hangar du vaisseau. Peu de temps après, l'escadron vit Escaflowne sortir du hangar, et de se transformer en Dragon, pour s'envoler loin. Dilandau, trop affairé à combattre Allen, ne vit que la forme d'un grand dragon blanc s'enfuir. Tout en contenant l'attaque, il comprit que c'était ce même dragon que l'Empereur recherchait. Amusé par la folle poursuite qui pourrait avoir lieu, il repassa en mode vol et s'élança à la poursuite du dragon, suivi des autres chevaliers. Dilandau ordonna vite à Gatty de s'occuper d'Allen, et il s'acquitta de cela en sautant sur lui et en essayant de lui donner un coup d'épée. Bien évidemment, l'Astrien para le coup, car il ne faut pas oublier qu'il était chevalier céleste, l'ordre le plus méritant de son pays. Gatty redonna un coup, mais Allen l'évita, puis lui coupa le bras. Gatty, exaspéré de se faire chaque fois couper le bras, ne put réagir au coup traître d'Allen, qui le poussa de l'épaule par-dessus le pont. Gatty, criant, tomba lourdement dans l'eau glacée de la rivière. Grâce à Dieu, il parvint à faire regagner la rive à son guymelef, à la limite de la noyade. Exténué et trempé, il s'évanouit sur la grève rocheuse.
Pendant ce temps, le Corps des Chevaliers du Dragon poursuivait Escaflowne à travers les dangereuses montagnes. Agacé par une poursuite qui n'en finissait pas, il résolut de la hâter. Souriant, il visait méthodiquement Escaflowne qui volait devant lui. Il tira une salve sur le dragon, ce qui lui abîma une aile. Il tira un deuxième coup mais le manqua. Qu'importe, Escaflowne rasait les cimes, s'accrochant parfois à des rochers. Le pilote, affolé, posa enfin sa machine, qui redevint un guymelef. Dilandau en profita pour tira encore quelques coups afin d'affaiblir le roi de Fanélia. Haletant, Van regarda les alséides se poser, puis disparaître. Il n'entendait que leurs pas, essayant de découvrir où ils se cachaient. Daletto, prudent, se rendit derrière lui, puis lui enserra violemment les bras et le bas-ventre, pour l'empêcher de répliquer. Fier de sa technique, il observa son commandant approcher de sa prise. Dilandau enleva sa cape némétique, et révéla son alséides aux yeux du roi.
Folken venait de récupérer Gatty, qui avait été emmené d'urgence à l'infirmerie, au seuil de la mort. La forteresse progressait toujours, lentement, à travers le canyon. Hakio, le timonier, informa que le Croisé se dirigé vers le sud-est et le Dragon suivi de l'escadron vers le nord-est. Folken acquiesça, ordonnant de suivre à tout prix son frère, Escaflowne. Il avait un air de dégoût face à ce qui était arrivé à ce soldat repêché dans la rivière : à cette heure, il aurait pu être mort. Bref, il commanda aussi d'accélérer au maximum, inquiet de ce que Dilandau pourrait faire à son frère.
Le commandant, lui, jouissait d'un extrême plaisir. Il tenait devant lui Escaflowne, et le roi de Fanélia, qui avait abîmé deux de ses machines. Haineux envers lui, détestant son attitude de héros raté, il le frappa à plusieurs reprises. Van, à l'intérieur de son guymelef, recevait les coups en gémissant. Avant de frapper pour la huitième et dernière fois, il cria au roi, abattu : " Je te hais." Puis, il frappa le coup ultime, et vit Escaflowne s'affaisser dans les bras de Daletto. Enfin, la forteresse volante émergea des montagnes, surplombant l'escadron. Folken, anxieux, arrêta Dilandau. Celui-ci répliqua qu'il ne voulait pas le tuer, mais que son seul but était de s'amuser un petit peu. Dilandau et l'escadron regagnèrent la forteresse, laissant Escaflowne par terre. Folken ordonna aux techniciens de le faire monter à bords. Ils leur demandèrent de se dépêcher, et ce fut fait. En moins d'une demi-heure, Escaflowne était harnaché de plusieurs câbles, et fut hissé dans le hangar de la forteresse, à côté de la machine de Gatty. Une fois installé, Folken ordonna que la forteresse se replie le temps d'examiner Escaflowne et d'interroger Van...
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