CHAPITRE 1

- Un Amour... perdu ? -

" Sans Amour, le véritable Amour, nous ne sommes rien Hitomi "

Ma grand-mère me répétait souvent cette phrase ; je ne la comprenais pas très bien à  l'époque mais à  présent elle me paraissait dénuée de sens.
Marchant tranquillement parmi les innombrables feuilles de l'automne, tenant mes cahiers dans les mains, j'étais dans mes pensées qui ne semblaient ne pas vouloir s'arrêter, quand soudain...

- Hitomi !

Je me retournais et vis Yukari courir vers moi.

- Ou étais-tu Hitomi ? demanda-t-elle une fois en face de moi,  je t'ai attendue pour l'entraînement ! Les prochains championnat régionaux ont lieu dans deux mois et demi !
- Excuse moi, Yukari, répondis-je en marchant vers une fontaine, mais j'avais des choses à faire.

Je m'assis à  son bord et Yukari me rejoignit, m'observant intensément.

- Hitomi... commença-t-elle. Qu'est-ce qu'il t'arrive ? Depuis quelques temps, tu n'es plus que l'ombre de toi-même, Amano et moi avons l'impression que tu as perdu toute ta joie de vivre, que tu es omni- présente. Dis moi, insista-t-elle, dis- moi ce qui ne va pas..

Je ne lui répondis pas, sinon en fuyant son regard. Yukari soupira ; elle avait compris.

- Hitomi il faut que tu l'oublies... tu te fais trop de mal en pensant à  lui.

- Je ne peux pas ! m'écriais-je en lui faisant face alors que j'observais le mouvement de l'eau. Je ne peux pas ! Et même si je le pouvais je ne suis pas sûre que je le voudrais,  je l'aime, Yukari ! Tu comprends ça ? Je l'aime ! Et ça m'est bien égal de ce que vous pensez Amano et toi.

- Je le comprends, mais...

- Oh non.... l'arrêtais-je en secouant la tête, non tu ne comprends pas tu ne le peux. Yukari ! J'ai délibérément fuis celui qui m'est le plus cher au monde ! C'était comme si, en partant j'avais coupé mon coeur en deux.

Yukari se leva comme un ressort.

_ Je suis désolée, je dois y aller, hasarda-t-elle. Salut ! lança-t-elle en courant .

- A demain ! criais-je

Je soupirais. J'en avez assez. Assez de tout cela. Assez d'être loin de celui que j'aimais. Assez de ressentir sans arrêt un énorme poids dans mon coeur. Quelque chose de doux me tomba délicatement dans les mains alors que j'en étais à  mes réflexions. Je baissais les yeux et vis une plume... noire !
Je secouais la tête comme pour effacer une image désagréable qui me venait à  l'esprit.

- VAN ! hurlais-je

Une douleur fulgurante m'atteignit au coeur et je fus entourée de cette couleur qui à présent m'accompagne chaque jour depuis que j'étais séparée de lui.   

Pendant ce temps, sur Gaia...

- Maître Van ! hurla une voix pleine de panique.

C'était Merle. Elle ne l'avait pas vue de la matinée et commençais à s'inquiéter.

Elle n'avait plus qu'une seule idée en tête : Le retrouver. Il était tellement bizarre depuis le départ d'Hitomi ! Merle lui en voulait de l'avoir quitté. Selon elle, Hitomi aurait dû rester avec lui puisqu'elle l'aimait, pourquoi cette décision stupide ?

"J'espère qu'elle le regrette !" pensa Merle

Elle sortit de la chambre de Sa Majesté et se mit à  courir hors de château.

Dehors régnait une ambiance des plus chaleureuse ; un seul coup d'oeil suffisait : on ne distinguait plus aucune trace de l'attaque des Zaibacher ; Fanélia avait revit de ses cendres.

Merle fonça à  quatre pattes dans le cimetière Royal, c'était l'endroit où elle le trouvait le plus souvent et elle ne s'était pas trompé : Van était devant la tombe de Folken, s'entraînant à  l'épée avec une concentration fulgurante.

- Majesté ! cria Merle en courant vers lui.

Van fut si surpris qu'il lâcha son épée tandis que Merle lui sautait au coup en lui donnant une lèche affectueuse aux joues.

- J'étais si inquiète, Maître Van !

Van sourit avec reconnaissance : c'était probablement la seule personne en dehors d'Hitomi qui se souciait vraiment de lui et ne le voyait comme un Roi à part entière.

- Ne t'en fais pas Merle, dit-il doucement en lui caressant les cheveux d'un geste rassurant, je vais bien.

- Mais...

- Je vais bien, coupa-t-il en souriant.

Quelque chose de lumineux traversa tout à coup le ciel. Van se dirigea vers la colonne de lumière suivit de près par Merle qu'il avait lâchée lorsque cette colonne vint brutalement perturber Fanélia.

Van n'en crut pas ses yeux ; il dût les fermer puis les rouvrir plusieurs fois pour ne pas penser que ce qu'il voyait n'était pas seulement dû à  une hallucination ni à son désir de revoir...

- Hitomi !

Celle-ci avait l'air de dormir si paisiblement qu'on aurait cru à l'apparition d'un ange.

Van était tiraillé entre deux sentiments qui se livrait farouchement bataille : Le plaisir de la revoir ou la tristesse de la voir dans cet état.

La voix de Merle le ramena à  la réalité.

- Maître Van, réveille toi !

Mais il ne pouvait pas bouger trop heureux d'avoir celle qu'il l'aimait auprès de lui. Comme autrefois. Et ce fut un instant entre tous car il avait l'impression de ne l'avoir jamais quittée. Après son départ, il s'en était souvent voulu de l'avoir laissée partir, il aurait pu lui demander de rester mais si jamais cela avait été le cas, elle aurait été malheureuse.

Il se décida enfin à  la prendre dans ses bras et à l'emmener au château.

Le soir venu, Hitomi se réveilla doucement, comme si elle émergeait d'un rêve. Elle ignorait ou elle était mais c'était follement luxueux : elle était allongée sur un lit à baldaquin blanc, à  sa droite, une broderie représentant un dragon qui lui rappelait vaguement quelque chose. La pièce était éclairée par un lustre en cristal.

- Où suis-je ? se demanda-t-elle en continuant de parcourir la salle du regard.

Comme réponse à  sa question, la porte s'ouvrit à  la volée laissant apparaître une jeune femme en robe rose, aux yeux bleus, aux cheveux couleur de blés.

Elle était légèrement " enveloppée "  mais son visage exprimait la douceur et la gentillesse même.

- Bonjour ! dit-elle d'une voix claironnante. Je m'appelle Nani. Sa Majesté m'a demandée de venir voir si vous étiez réveillée.

- Sa Majesté ? répéta Hitomi sans comprendre.

- Oui, répondit Nani. Je vais de ce pas le prévenir, il est allé vous chercher une plante médicinale, expliqua-t-elle en marchant vers la porte. Je vous l'envoie !

- Attendez ! cria Hitomi en se redressant

Mais déjà , la porte s'était refermée.

Hitomi soupira. Ou était--elle ? Et qui était donc ce roi ?

Elle se sentait encore si las qu'elle ne tarda pas longtemps à se rendormir.

- Van... je... murmura-t-elle en plein rêve

- Ne crains rien, tu es en sécurité là où tu te trouves, murmura la voix de son rêve.

Lorsque elle se réveilla pour la deuxième fois, la chambre était plongée dans la plus totale obscurité. Pourtant, elle sentit une présence près d'elle, qu'elle discernait très bien.

- Qui est-là  ? demanda Hitomi dont la voix ne trahissait aucun sentiment de frayeur

Elle ne saurait l'expliquert, mais elle se sentait en sécurité dans cette chambre, protégée.

- Quelqu'un...  murmura une voix qu'elle ne reconnut pas tout de suite tellement la voix parlait doucement mais il semblait à  Hitomi qu'elle fredonnait.

- Est-ce vous le roi de ce royaume ?

Pas de réponse.

- Qui t'attendait... continua la voix

C'est alors que la lumière s'alluma...  

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