CHAPITRE 10
" Léna…Léna…Léna…Léna… Pourquoi suis-je toujours en train de penser à toi ? Pff…Jamais je n'aurais dû t'enlever… Mais si c'était à refaire…Je le referai ! Mais les évènements…Je les aurais changés…Tu dois me détester… "
Filou était là, posté à la grande porte grande du garage des alséides. Il avait décidé d'y retourner un peu chaque jour. En fait, il espérait qu'elle revienne, que Léna l'entende. Il voulait lui demander " tu me m'aimes pas beaucoup hein ? "… Quel euphémisme ! La question serait plutôt " tu me hais n'est-ce pas ? ". C'était sûr, l'approche en douceur aurait sans doute me fonctionné. Filou était tant dans ses pensées qu'il parlait à voix haute.
" Si seulement… Tout ça c'est à cause de Dornkirk ! Ce vieux déluré de fantôme m'a gâché la vie ! Il va voir maintenant qui est le vrai Filou Garudau ! Je pars ! Fini Zaïbacher ! Sauf peut-être pour les alséides... C'est un bon moyen de transport… "
Il avait réussi à réduire Zaïbacher, le grand, l'immense empire Zaïbacher au niveau de petite chose serviable. Quelle finesse ! Il fallait préparer un plan maintenant…
" Aaahhh ! L'amooouuuuur !!!
-C'est bon Merle… tu me saoule !
-Dis, t'es amoureuse de Van toi ?
-Moi ? Tu m'as déjà entendu dire ça ?!
-Léénaaaaa !!! Dire peut-être pas mais l'être oui !
-Et comment tu déduis tout ça ?
-Déjà, ta réaction à la fontaine : Rouge comme un pistus trop mûr…
-Grrr… c'est bon… Et alors ?
-Tu l'aimes ?
-Et toi ?
-J'adore maître Van !
-…Arrête de me faire chier STP… "
Léna se mit à lors à regarder dans le vague… Pensant…A qui pensait-elle ? A Van, Merle en était sûre. Mais elle allait lui demander, juste pour l'ennuyer un peu !
" Tu penses à Van ?
-Quoi ?
-Vaaaaannn !!! Tu penses à Vaaaannn !!!
-Non.
-A qui alors ?
-Ça ne te regarde pas Merle. "
Merle était une vrai petite peste quand elle s'y mettait vraiment. Léna pensait à Filou. Elle avait l'impression qu'elle le reverrait bientôt et en fait, elle l'espérait. Elle voulait s'expliquer avec lui. C'était… C'était comme s'il était un peu son frère jumeau… c'était étrange… Hitomi arrivait : sourire radieux, démarche joyeuse. Le bonheur absolu…
" Léna !
-Ouais…
-Bah… qu'est-ce que tu as ?
-Rien, rien…
-Tu te souviens de la robe que tu avais dessiné pour moi…
-Pour le mariage ? C'était pour m'amuser…
-Je l'adore ! Je te l'avais déjà dit non ?
-Oui.
-Viens voir ! "
Léna était épatée. La robe qu'elle avait dessinée, comme elle avait l'habitude d'inventer plusieurs tenues, était là, bien réelle. C'était dingue. Vraiment géniale, merveilleux.
" Je la mettrai !
-C'est vrai ?
-Mais oui !
-Je… Je ne sais pas quoi dire… c'est super !
-Je suis heureuse que ça fasse plaisir ! Dans deux jours… "
Dans deux jours le mariage. Déjà… Les préparatifs fusaient en fait depuis leurs arrivée. C'était la folie. Léna avait quelques fois l'envie de s'échapper, de sortir de la réalité. Elle partit dans sa chambre et fouilla sans but précis, son sac. Elle fut surprise de constater qu'elle avait emportée sa casquette Ralph Lauren, elle l'avait toujours fourrée dans son sac, c'était instinctif. Elle attacha ses cheveux châtains, presque blond à la lumière du soleil haut perché de l'après-midi, et enfila sa casquette.
" Je ne suis plus la même !!! "
C'était presque vrai. Léna faisait toujours la fofolle avec ''sa Ralph''… Van entra
" Léna, qu'est-ce que tu fais ?
-Hein ?
-C'est quoi ce truc ?
-Ce truc ? Quel truc… Z'y va comment tu parles de ma Ralph là !
-Ta Ralph ?!
-Ouaich ma Ralph ! Elle est plus à oim qu'à oit c'est reclai.
-Je ne comprend rien…
-De quoi tu piges qu'dechi franchement ? tu t'la ramènes dans ma bréchan alors que j'allais faire mon freestyle avec ma zique et toi tu m'dis que tu comprends que dalle ?
-Si tu pouvais parler…
-C'est bon je déconne Van !!! N'empêche que j'apprécie pas comment tu traites ma Ralph !
-Ralph…
-Ma Ralph, ma casquette quoi !
-Hum…
-Sinon… Qu'est-ce qu'il y a ?
-Un garçon qui est arrivé… Il dit qu'il te connaît, il veut te voir.
-Me voir ?
-Oui. Je ne l'avais jamais vu avant… mais je ne pense pas que ce soit le Zaïbacher… "
Van avait prononcé sa dernière phrase tout bas. Il pensait peut-être que Léna que l'entendrait pas… il avait tort : elle le savait. Elle le savait tout comme elle savait que le garçon ne pouvait être que Filou. Van lui proposa de l'accompagner jusqu'à la grande salle. Elle se demanda pourquoi : il n'avait pas besoin de lui faire cette proposition puisqu'elle accepterait toujours ! Arrivés à la salle, Léna vit qu'elle ne s'était pas trompée : Filou était là et, en la voyant, lui adressa un immense sourire. Elle le lui rendit et, du moins elle le pensait, avait un peu rougi.
" Bonjour Léna, ravi de te revoir.
-Il en est de même pour moi, Filou.
Filou, tel un véritable gentilhomme, alla baiser la main de Léna. En se relevant, il lui chuchota :
-Il faut qu'on parle. Je…
-Pas ici ! Van se doutait de qui tu es et je ne veux pas que vous vous battiez !
-Tu l'aimes hein ? "
A l'entente de cet déduction inattendue, Léna rougit. La honte ! Tout le monde le savait donc ? Cela était-il vraiment si voyant ? Si c'était le cas, Van l'avait aussi remarqué ! Alors il ferait l'innocent ! Mais alors, pourquoi était-il si gentil ? Et Hitomi ? Elle aussi avait dû le remarquer…
Léna pensait un peu trop. Il fallait la détourner de ses rêves. Filou la poussa violemment vers lui. Ça marchait à tous les coups : terrible ! Lolita sortit toute éberluée de ses pensées, il l'avait bien surprise !!! Filou n'avait jamais été doué avec les filles, la douceur mais il savait remettre bien vite les gens à leur place ! Il était en effet doué pour cela…
Il était complètement dingue ce mec ! La tirer, comme ça, il aurait très bien pu lui arracher le bras ! Non… C'était maintenant à son tour de le pousser : ils devaient aller à la tombe de Folken, ils seraient tranquilles là-bas car Van n'aimait apparemment pas trop cet endroit, qui devait sûrement lui remémorer de tristes souvenirs ; Merle n'y allait pas car elle était toujours après Van et Hitomi… C'était pour la même raison que son fiancé et peut-être aussi pour ne pas lui faire de la peine… Léna et Filou passèrent devant Van. Celui-ci les regarda passer de façon curieuse. On aurait cru qu'il était jaloux de la position qu'occupait Filou. Léna sentit un élan de fierté monter en elle. Van tenait à elle, un tantinet soit-il ! Bien sûr, cela n'était que de l'affection mais c'était déjà bien suffisant ! Peut-être trop…
C'était lui ! Le Zaïbacher ! Van le savait dès le début. Il avait voulu se convaincre que non mais c'était une réaction de sa part que de nier la vérité. Qui, qui sur Gaia qu'il ne connaissait pas pouvait prétendre connaître Léna si ce n'était cet homme ? Il ne pouvait pas laisser ça ! C'était inadmissible ! Qui gouvernait Fanélia déjà ? C'était lui ! Qui le roi de Fanélia ne voulait-il pas voir dans son royaume ? Tout Zaïbacher quel qu'il soit et surtout celui là ! Il ne passerait pas…
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